• Interview exclusive de Voltaire

    Un nouveau regard sur la littérature des Lumières

    Immense progrès de la science! Nous avons eu l'opportunité d'interroger Voltaire le célèbre écrivain et philosophe des Lumières.

    Après de longues heures en laboratoire, nous avons le plaisir de vous annoncer que le réveille de Voltaire c'est passé sans trop de difficultés. Le célèbre philosophe et écrivain renaît de ses cendres!

    Après quelques explications l'écrivain à consentie à répondre à nos questions. 

     


     

     Hum... Donc bonjour! Alors comme nous vous l'avons dit nous allons vous poser des questions.

    Je répondrais avec plaisir, mais juste une question, vous m'avez dit que vous étiez journaliste, c'est un nouveau nom pour les philosophes-politiciens?

    Heu disons que je suis chargé d'informer le peuple des évènements, d'interroger des personnages importants...

    Vous êtes donc au service de la cours?

    Nous sommes en République Démocratique, la cour n'existe plus, il y a eu la révolution.

    La Révolution! Ainsi je n'aurais pas défendu des idées en vain! Bon vous pouvez poser vos questions.

    Quel est votre nom de naissance? Pourquoi avoir pris le pseudonyme de Voltaire?

    Mon nom de naissance est M. Arouet. J'ai choisi de prendre un pseudonyme pour rompre avec mon passé, ma famille... J'ai fais mes débuts dans le théâtre, Voltare était le nom d’un personnage de théâtre. De plus Voltaire rappelle le nom de ma ville de naissance Airvault, et est proche de mon nom de naissance. Le chevalier de Rohan-Chabot c'est d’ailleurs moqué de ce choix de pseudonyme.

    Quand est né votre vocation d'être écrivain? Philosophe?

    J'ai été au collège des Jésuite, Louis-le-Grand,  j'étais un excellent élève et me distinguais surtout dans la composition de vers. J'adorais déjà la littérature, cette vocation ne m'a pas quitté et à dix-sept ans je déclarais à mon père que  je voulais être homme de lettres. Mon premier succès littéraires était la tragédie Œdipe. J'appréciais aussi la réalisation de poèmes épiques.

      Lorsque le chevalier de Rohan-Chabot c'est moqué de moi je me suis querellé avec lui, quelques jours plus tard, je me suis fais frapper dans la rues par les laquais du chevalier j'ai voulu obtenir réparation, mais personne n'a pris mon parti. L'influence des Rohan me conduit à la Bastille le 17 avril,  je fus  libéré qu'à la condition que je m’exile. Je suis donc  allé en Angleterre où j'ai découvert un autre système politique, par comparaison je me suis mis à critiquer la France et à remettre en question son système.

    Une certaine Émilie du Châtelet aurait joué un rôle dans votre carrière de philosophe, qu'en est-il exactement?

    Émilie du Châtelet a le même enthousiasme que moi pour l’étude et grâce à elle j'ai découvert ma passion pour les sciences. J'ai appris d'elle à penser, elle m'a aussi enseigné la diplomatie. 

    Émilie est une véritable femme de sciences. L’étendue de ses connaissances en mathématiques et en physique en fait une exception dans le siècle. C’est aussi une femme du monde qui mène une vie mondaine assez frénétique en dehors de ses études, c'est pour cela que je l'ai aimé. Elle m'a soutenue.

    Vous êtes un fervent déiste, mais vous apparaissez comme l'un des plus grand ennemies de l’Église que vous appelez "l'Infâme", pourquoi?

    En 1730 Adrienne Lecouvreur, une actrice qui a joué dans mes pièces, et avec laquelle j'ai eu une liaison, meurt. Les comédiens sont alors frappés d’excommunication et le prêtre refuse la sépulture, cet évènement m'a beaucoup marqué. De plus je juge l’Église fanatique et lutte contre ce fanatisme religieux.

    Est-ce pour cela que vous avez pris la défense de Jean Calas?

    En effet c'est l'une des raisons de ma prise de partie, je suis persuadé de l'innocence de Calas, condamné sans preuves. Son fils, dont il est accusé du meurtre, voulait se convertir au catholicisme, comme Calas était protestant il a été immédiatement accusé à tord. Convaincu qu’il s’agit d’une tragédie de l’intolérance, que les juges ont été influencés par le fanatisme ambiant, j'ai tout fait pour sa réhabilitation. C'est de là que viens le nom "d'Infâme" que j'ai donné à l’Église, mon Traité sur la tolérance prend parti pour la tolérance et lutte contre le fanatisme.

    Comment vous entendiez-vous avec Rousseau?

    Tout nous oppose, pourtant pendant longtemps je me suis bien entendu avec celui-ci, jusqu'en 1760. Lorsque  Rousseau, qui m'admirait, m'envoie son Discours sur l’inégalité où  il critique  la civilisation, le « luxe », l’inégalité sociale et la propriété, je n'ai pas plus compris celui-ci.

    Rousseau défendait l'optimisme, je lui est envoyé mon poème sur le Désastre de Lisbonne et je me suis moqué ouvertement de son optimisme dans Candide.  Dans ses Confession il me déclare ouvertement la guerre, je me gêne pas alors pour montrer à tous les défauts de cet homme qui  faisait porter et déposer ses enfants aux Enfants-trouvés. De plus ce n’est pas un écrivain engagé, alors que pour moi l'engagement est l'un des principales rôle de l'écrivain.

    Ainsi dans Candide vous critiquez l'Optimisme?

    En effet depuis longtemps déjà, j'étais opposé aux idées du philosophe Leibniz au sujet de Dieu, du « principe de raison suffisante » et son idée d'« harmonie préétablie ». L'optimisme est un encouragement au fatalisme. Émilie du Châtelet est une leibnizienne convaincue, elle a renoncé au matérialisme newtonien pour lui préférer le déterminisme optimiste de Leibniz, malgré que notre alliance est été conservé, je n'ai pu admettre cela.

    Dans Candide je m'attaque ouvertement à celui-ci et fait de Pangloss un défenseur ridicule de cette philosophie. Chacune des aventures du héros tend à prouver que l'on a tort de croire que notre monde est le meilleur des mondes possibles. 

    Comment conseillerez-vous d'aborder l’œuvre aux nouvelles générations?

     Pour comprendre mon œuvre, il faut comprendre ma vision de l'optimisme, pour mieux saisir l'ironie de Candide. Il faut être ouvert au nouveau genre qu'est le conte philosophique. Ainsi vous aborderez l’œuvre avec un regard déjà averti. Il ne faut pas oublier que le langage à évolué et que certains mots peuvent être nouveaux, quoiqu’ils soient anciens...

    Pourquoi avez-vous voulu entrer à l'Académie française?

    Je voulais me protéger de mes adversaires et y faire rentrer mes amis. C'était aussi pour montrer que j'étais reconnu, ceci donnait un certain prestige. Je n'ai pas fait taire les médisances, mais enter à l'Académie française a été un véritable triomphe, dont je suis fier.

    Si vous deviez faire un bilan de votre carrière que diriez-vous?

    J'ai appris qu'il y avait eu la révolution, et je considère cet évènement comme l'aboutissement de mes idées, leur triomphe. Toujours contesté, j'ai eu beaucoup d'ennemies, lorsque l'on est engagé, on prends des risques. Je ne regrette rien, jusque sur mon lit de mort je n'est pas renoncé à mes opinions. Ma vie est dans la littérature, j'ai vécu pour mes idées, et celles-ci sont toujours existantes, dans chaque œuvre qui est lue je revis, ma carrière, la carrière de l'écrivain engagé ne s'arrête jamais.

    Merci beaucoup pour avoir répondu à nos questions. Nous allons vous reconduire au laboratoire pour vous rendre votre repos bien mérité après une vie mouvementé.


    Comment ça! Vous croyez que votre monde est parfait! Vous avez bien besoin que j’intervienne, si vous croyez que je vais me rendormir sans agir, c'est très mal me connaître! Les nouvelles technologies me permettront de diffuser rapidement mes idées!

     interview du Capitaine Fracasse

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