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Par CapitaineFracasse le 24 Mars 2012 à 17:28
La Science-fiction
La science-fiction (abrégée en SF) est un genre narratif structuré par des hypothèses sur ce que pourrait être le futur (planètes éloignées, mondes parallèles, etc.), en partant des connaissances actuelles (scientifiques, technologiques, ethnologiques...).
D’une manière générale la science-fiction met en scène des univers où se déroulent des faits impossibles ou non avérés en l’état actuel de la civilisation, des techniques ou de la science, et qui correspondent généralement à des découvertes scientifiques et techniques à venir.
Cette description recouvre cependant de nombreux sous-genres, comme la pure science-fiction, qui propose des conjectures plus ou moins rigoureuses à partir des connaissances scientifiques actuelles, les uchroniesL'uchronie prend comme point de départ une situation historique existante et en modifie l’issue pour ensuite imaginer les différentes conséquences possibles. Un exemple est le Maître du Haut Château de Philip K.Dick qui narrent ce qui se serait passé si un élément du passé avait été différent, le cyberpunk, branché sur les réseaux, le space opera Les récits de space opera ont pour caractéristique commune de se dérouler à une échelle interplanétaire. Il est à noter que dans la littérature le Space Opera prend sa source dans les œuvres de Isaac Asimov avec le cycle de Fondation et le Cycle des Robots. De nombreux space operas relèvent de la science-fiction militaire , le Planet opera Les récits de planet opera ont pour décor une planète étrangère aux caractéristiques déroutantes et mystérieuses que les principaux personnages ont pour mission d'explorer et de découvrir sous tous ses aspects (faune, flore, ressources). La trilogie d'Helliconia en est le meilleur exemple , le policier, science-fiction et bien d’autres.
Cette diversité de la science-fiction rend sa définition difficile. Mais, bien qu'il n'existe pas de consensus à ce propos, on admet cependant que certains mécanismes narratifs caractéristiques doivent être présents dans une œuvre pour que l'on puisse la classer dans ce genre.
Ces principes sont:
L'expérience de pensée: le récit de science-fiction est toujours un que se passe-t-il si...? C'est une fiction spéculative qui place les idées au même plan que les personnages.
La distanciation cognitive: le lecteur doit être embarqué dans un monde inhabituel.
L'activité de compréhension du lecteur: elle fait suite à la distanciation. Le lecteur doit reconstruire un monde imaginaire à partir de connaissances qui ne relèvent ni du merveilleux ni du religieux, mais de théories ou de spéculations scientifiques, même s'il s'agit de connaissances qui bouleversent les principes de nos connaissances actuelles. Le lecteur doit se servir pour cela d'éléments fournis par l'auteur (description d’objets techniques, de structures sociales,etc.).
Les références à un bagage culturel commun: le vocabulaire et les thèmes de la science-fiction font partie d'une culture familière au lecteur qui lui permet de s'y reconnaître.
Ainsi, la Science Fiction se distingue nettement du fantastique qui inclut une dimension inexplicable et de la fantasy qui fait souvent intervenir la magie, même si l'écrivain Terry Pratchett déclare avec humour: «La science-fiction, c'est de la fantasy avec des boulons.»
Histoire:
Il est à noter que, d’origine anglaise, le terme de science-fiction s'impose en France à partir des années 1950 avec pour synonyme et concurrent direct le mot anticipation. Auparavant on parlait plutôt de «merveilleux scientifique» ou de voyages «extraordinaires». L'abréviation française SF, est devenue courante à partir des années 1970.
L'histoire officielle de la science-fiction désigne deux pères fondateurs de la science-fiction moderne: Jules Verne (1828-1905) avec De la Terre à la Lune en 1865 ou 20 000 lieues sous les mers en 1870, et H. G. Wells (1866-1946) avec notamment La Machine à explorer le temps (1895), L'Homme invisible (1897) ou La Guerre des mondes (1898). Ces auteurs ne sont cependant que deux auteurs d'une époque qui voit fleurir de nombreux romans d'anticipation scientifique.
Parmi les auteurs d’environ trois mille “romans scientifiques” écrits en français entre 1860 et 1950, on signalera: Maurice Renard, Gustave Le Rouge, Léon Groc, Régis Messac (Quinzinzinzili), Jacques Spitz (L'Œil du purgatoire), Théo Varlet, Jean Ray et René Barjavel. Ce genre s’éteignit au moment où la Science-fiction américaine prit le relais.
En effet, si la science-fiction a vu le jour en Europe et s’est bien développée en France, au Royaume-Uni et en Allemagne, ce sont les États-Unis, entre 1920 et 1950, qui donneront au genre son âge d'or. Ce déplacement de l'Europe aux États-Unis peut s'expliquer par plusieurs facteurs: d'une part, la presse populaire en Europe est plus exposée à la censure liée aux publications pour la jeunesse; d'autre part, la littérature, en France particulièrement, est fortement hiérarchisée entre une littérature distinguée et une littérature de masse.
Un autre facteur est l'industrialisation de la presse, qui permet des publications bon marché et à gros tirage. C’est à ce moment que se multiplient les revues spécialisées de science-fiction. L’édition sous forme de livres des textes de science-fiction est plus tardive, et se manifestera plus particulièrement après la Seconde Guerre Mondiale, avec le livre de poche, et dans des pays dont l'industrie favorise ce type de format aux détriments de la revue, comme la France. Ce support de parution a fortement marqué le genre. Le format et la périodicité ont fait que beaucoup de nouvelles et de courts romans ont été écrits. Les œuvres longues n’étaient que le fait des auteurs les plus célèbres et paraissaient par épisodes, ce qui n’était pas sans conséquences sur le texte puisque les auteurs devaient s’y adapter.
De ces premiers magazines spécialisés ont émergé la plupart des principaux écrivains classiques de science-fiction: Howard Phillips Lovecraft, Isaac Asimov, Frank Herbert, Ray Bradbury, Arthur C. Clarke, Frederik Pohl, Robert A. Heinlein, Alfred Bester, A. E. van Vogt, Clifford Donald Simak, Theodore Sturgeon, etc.
Depuis les années 1960-1970 émerge une science-fiction plus mûre. Elle se penche sur notre société et propose souvent des réflexions sur des problèmes immédiats (écologie, sociologie, rôle des médias, rapport au pouvoir, aux nouvelles technologies, à l’histoire). Elle est ancrée dans son temps et ses problématiques, tout en restant œuvre d’évasion.
Aujourd’hui, la science-fiction est un genre riche et diversifié. Elle mêle des œuvres de grande qualité avec des auteurs comme Ray Bradbury à de la «littérature de gare».
La littérature de science-fiction a généré une importante activité: marginalisée par la littérature «distinguée» et la critique littéraire, elle a suscité la création d'institutions parallèles. Des communautés d'initiés se sont créées: l'expression fandom de la science-fiction ou fandom SF fait ainsi référence à la communauté de gens dont l'un des intérêts principaux réside dans la science-fiction.
Des prix littéraires ont aussi été créés, d'abord par les amateurs puis par des éditeurs qui ont marqué une professionnalisation du genre. Les plus importants de ces prix sont les prix Hugo et Nebula pour les États-Unis et pour la France le Grand Prix de l'Imaginaire et le prix Rosny aîné.
D'après certaines enquêtes, le lectorat de la science-fiction serait majoritairement composé de garçons, collégiens ou lycéens. Des études sociologiques suggèrent en revanche que le genre n'est pas le critère dominant, la SF étant, à l'école, la littérature privilégiée des bons élèves et issus de milieux aisés de même que ses lecteurs adultes disposent d'une éducation supérieure à la moyenne, technique ou non.
Sélection d'œuvres:
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1752 - Micromégas, (relate l’arrivée de géants provenant de Saturne et Sirius), de Voltaire
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1818 – Frankenstein ou le Prométhée moderne, de Mary Shelley
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1835 - Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall, Edgar Allan Poe
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1864 – Voyage au centre de la Terre, de Jules Verne
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1886 - Ève future (apparition du premier androïde), Auguste Villiers de l'Isle-Adam.
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1895 – La Machine à explorer le temps, de H. G. Wells
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1931 – Le Meilleur des mondes, de Aldous Huxley
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1943 – Ravage, de René Barjavel
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1949 – 1984, de George Orwell
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1950 – Chroniques martiennes, de Ray Bradbury
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1951 – Fondation, d'Isaac Asimov
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1965 – Dune, de Frank Herbert
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1989 - Hypérion de Dan Simmons
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Par CapitaineFracasse le 5 Mars 2012 à 20:53
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Par CapitaineFracasse le 4 Mars 2012 à 12:00
La tragédie classique
Le tragique
La tragédie est attachée au tragique. Deux mots sont suffisants pour caractériser le tragique: le destin et la fatalité.
Le tragique mène le personnage principal à une fin funeste, voulue par le destin. La passion et la haine se confondent dans une tension qui retranscrit la menace omniprésente de la fatalité. Ainsi le registre tragique présente des personnages hors du commun aux destins marqués par la fatalité. Le héros tragique se caractérise en général par sa grandeur et son courage qui lui permettent d’affronter le destin tout en prenant conscience de son impuissance. Il se révolte contre la cruauté des dieux ou une situation injuste.
La tragédie classique
Au XVII°siècle, la tragédie classique se caractérise par un style poétique et des règles strictes, inspirés de la tragédie grecque (théorisée par Aristote, IV siècle av-JC).
La tragédie classique est la référence majeure du théâtre européen. Les deux dramaturges les plus importants sont Jean Racine et Pierre Corneille.
Pierre Corneille conçoit des intrigues complexes, à rebondissements, ses personnages sont soumis à des dilemmes mettant le pouvoir et l'amour face à l'honneur et au courage: le Cid en est l'exemple le plus connu. Corneille pratiquait aussi une tragédie à dénouement non fatal, ou tragi-comédie.
Contrairement à Corneille, Racine met le registre pathétique au cœur de ses pièces, avec des personnages condamnés au malheur et à la passion. Ses tragédie s'inspire du monde gréco-romain (Phèdre, Bérénice).
Ce genre fut d’abord codifié par Aristote et Horace. Enfin, l’on en retrouve toutes les règles dans l'Art poétique de Boileau. La tragédie classique française devait respecter la règle des trois unités: de lieu, de temps, et d’action. Mais aussi celle de la bienséance (pas de combats ou de sang sur scène, pas de rapprochements intimes, comme les baisers...),celle de la vraisemblance et celle de la grandeur: les personnages sont des rois et des reines.
Structure:
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le premier acte correspond à l’exposition de la situation des personnages
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le deuxième voit apparaître l’élément perturbateur
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dans le troisième acte, les protagonistes cherchent une solution au drame, tout paraît encore possible
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dans le quatrième acte, l’action se noue définitivement, chez Racine du moins, les personnages n’ont plus aucune chance d’échapper à leur destin
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au cinquième acte, l’action se dénoue enfin, entraînant la mort d’un ou de plusieurs personnages.
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Par CapitaineFracasse le 4 Mars 2012 à 12:00
La nouvelle
Une nouvelle est un récit court, qui peut être publié aussi bien dans les journaux qu'en recueil.
C'est un genre littéraire proche du roman qui est d'inspiration réaliste, et ressemble au conte. Ce genre est apparu à la fin du Moyen Âge. À partir du XIX e siècle, il se distingue davantage du conte, par exemple par un dénouement surprenant. Les thèmes se sont également élargis : la nouvelle est devenue une forme privilégiée de la littérature fantastique, policière, et de science-fiction.
L'influence d' Edgar Poe sur le genre est à cet égard primordiale.
Maupassant est considéré comme le maître de la nouvelle naturaliste.
Caractéristiques de la nouvelle:
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Contrairement au roman, elle est centrée sur un seul événement.
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Les personnages sont peu nombreux et sont moins décrit que dans le roman, ce sont souvent des caractères quelconques, leurs aventures sont mises en avant.
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La fin est souvent inattendue.
Baudelaire a proposé cette analyse de la nouvelle:
« Elle a sur le roman à vastes proportions cet immense avantage que sa brièveté ajoute à l’intensité de l’effet. Cette lecture, qui peut être accomplie tout d’une haleine, laisse dans l’esprit un souvenir bien plus puissant qu’une lecture brisée, interrompue souvent par le tracas des affaires et le soin des intérêts mondains. L’unité d’impression, la totalité d’effet est un avantage immense qui peut donner à ce genre de composition une supériorité tout à fait particulière, à ce point qu’une nouvelle trop courte (c’est sans doute un défaut) vaut encore mieux qu’une nouvelle trop longue. L’artiste, s’il est habile, n’accommodera pas ses pensées aux incidents, mais, ayant conçu délibérément, à loisir, un effet à produire, inventera les incidents, combinera les événements les plus propres à amener l’effet voulu. Si la première phrase n’est pas écrite en vue de préparer cette impression finale, l’œuvre est manquée dès le début. Dans la composition tout entière il ne doit pas se glisser un seul mot qui ne soit une intention, qui ne tende, directement ou indirectement, à parfaire le dessein prémédité. »
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