• René Barjavel

    Le précurseur de la science-fiction «à la française»

     

        René Barjavel, naît le 24 janvier 1911 à Nyons (Drôme). Fils de boulanger, petit-fils de paysans, il fait ses études au collège de Nyons puis à celui de Cusset (près de Vichy) dans l'Allier. Après le baccalauréat, il fait de nombreux métiers pour gagner sa vie.

       Il débute à dix-huit ans dans le journalisme au Progrès de l'Allier, à Moulins. En 1934, il publie son premier roman, Collette à la recherche de l'amour et devient, en 1935, secrétaire de rédaction de la revue Le Document, puis chef de la fabrication des éditions Denoël. Il collabore à divers journaux comme critique cinématographique. Il fait la guerre dans un régiment de zouaves, affecté aux cuisines. Démobilisé en 1940, il fonde à Montpellier L'Écho des Étudiants.

        Rentré à Paris, il y publie une série de romans d'anticipation qui font de lui le précurseur de la vogue de la science-fiction.

        Il écrit un «Essai sur les formes futures du cinéma», Cinéma Total, dont un grand nombre de prédictions se sont depuis réalisées.

        Puis vient un grand roman d'amour, Tarendol, dont Julien Duvivier achète les droits pour le cinéma. En 1947, il fait, pour Georges Régnier, sa première adaptation et son premier dialogue de cinéma dans Paysans noirs. Il écrit ensuite les dialogues du Petit Monde de Don Camillo, de Julien Duvivier. Puis il collabore à d’autres productions cinématographiques et réalise lui-même plusieurs courts métrages.

        Il écrit deux pièces de théâtre de science-fiction : Le Voyageur Imprudent et Mme Jonas dans la baleine.En 1968 René Barjavel commence une seconde carrière de romancier et une nouvelle activité de journaliste avec une chronique hebdomadaire dans Le Journal du Dimanche, il écrit  La Nuit des temps (paru en 1968) et Le Grand Secret . Il écrit aussi des chansons. Il se livrait, quand il en avait le temps, à la photographie en couleurs (Les Fleurs, la vie).

    Il décède le 24 novembre 1985.

     

       À l'époque (1942) où il publie ses deux premiers romans fantastiques, Barjavel fait figure de précurseur dans le désert qu'est alors la science-fiction française. La science-fiction américaine ne débarquera en effet massivement qu'après 1945.

      Dans ses romans il exprime l'angoisse ressentie devant une technologie que l'homme ne maîtrise plus.

       Certains thèmes y reviennent fréquemment: chute de la civilisation causée par les excès de la science et la folie de la guerre, caractère éternel et indestructible de l'amour (Ravage, Le Grand Secret, La Nuit des temps, Une rose au paradis).

     

    Son écriture se veut poétique, onirique (en rapport avec le rêve) et, parfois, philosophique. Il aborde aussi dans des essais un questionnement sur l'existence de Dieu (notamment, La Faim du tigre), et le sens de l'action de l'homme sur la Nature.

      Barjavel ne manque pas, à travers l'absurde robotisation du «civilisé inconnu» ou les dérapages de l'agriculture industrielle, de se moquer avec cruauté des dérives de la manipulation du vivant.

      Il ira aussi jusqu’à envisager que l'humanité s'est dotée de la bombe atomique pour limiter l'explosion démographique, thèse exposée dans La Faim du tigre sur un ton philosophique à l'humour dévastateur.

       Dans les années 1960, Barjavel se montre très en phase avec les idées de Mai 68 (Les Chemins de Katmandou) qu'il évoque même avant qu'elles ne s'expriment, dans La Nuit des temps (où le thème de la guerre totale est de nouveau exploité), ainsi que dans Le Grand Secret, où l'on découvre un Barjavel nettement favorable à la libération sexuelle et plutôt libertaire. Il est aussi l'un des rares auteurs de science-fiction à avoir traité de manière approfondie et spéculative le thème de l'immortalité.

    Enfin, dans Lettre ouverte aux vivants qui veulent le rester, Barjavel prend clairement position contre le nucléaire civil.

     

    Œuvres principales:

    • 1934: Colette à la recherche de l'amour 

    • 1942: Roland, le chevalier plus fort que le lion

    • 1943: Ravage

    • 1944: Le Voyageur imprudent

    • 1946: Tarendol

    • 1948: Le diable l'emporte

    • 1957: Jour de feu

    • 1962: Colomb de la lune

    • 1968: La Nuit des temps

    • 1969: Les Chemins de Katmandou

    • 1973: Le Grand Secret

    • 1974: Les Dames à la licorne (avec Olenka de Veer)

    • 1977: Les Jours du monde (suite de Les Dames à la Licorne, avec Olenka de Veer)

    • 1981: Une rose au paradis

    • 1982: La Tempête

    • 1984: L'Enchanteur

    • 1985: La Peau de César


  • La Science-fiction

        La science-fiction (abrégée en SF) est un genre narratif structuré par des hypothèses sur ce que pourrait être le futur (planètes éloignées, mondes parallèles, etc.), en partant des connaissances actuelles (scientifiques, technologiques, ethnologiques...). 

        D’une manière générale la science-fiction met en scène des univers où se déroulent des faits impossibles ou non avérés en l’état actuel de la civilisation, des techniques ou de la science, et qui correspondent généralement à des découvertes scientifiques et techniques à venir.   

       Cette description recouvre cependant de nombreux sous-genres, comme la pure science-fiction, qui propose des conjectures plus ou moins rigoureuses à partir des connaissances scientifiques actuelles, les  uchroniesL'uchronie prend comme point de départ une situation historique existante et en modifie l’issue pour ensuite imaginer les différentes conséquences possibles. Un exemple est le Maître du Haut Château de Philip K.Dick qui narrent ce qui se serait passé si un élément du passé avait été différent, le cyberpunk, branché sur les réseaux, le  space opera Les récits de space opera ont pour caractéristique commune de se dérouler à une échelle interplanétaire. Il est à noter que dans la littérature le Space Opera prend sa source dans les œuvres de Isaac Asimov avec le cycle de Fondation et le Cycle des Robots. De nombreux space operas relèvent de la science-fiction militaire , le  Planet opera Les récits de planet opera ont pour décor une planète étrangère aux caractéristiques déroutantes et mystérieuses que les principaux personnages ont pour mission d'explorer et de découvrir sous tous ses aspects (faune, flore, ressources). La trilogie d'Helliconia en est le meilleur exemple , le policier, science-fiction et bien d’autres.  

          Cette diversité de la science-fiction rend sa définition difficile. Mais, bien qu'il n'existe pas de consensus à ce propos, on admet cependant que certains mécanismes narratifs caractéristiques doivent être présents dans une œuvre pour que l'on puisse la classer dans ce genre.

      Ces principes sont:

    L'expérience de pensée: le récit de science-fiction est toujours un que se passe-t-il si...? C'est une fiction spéculative qui place les idées au même plan que les personnages.  

    La distanciation cognitive: le lecteur doit être embarqué dans un monde inhabituel.

    L'activité de compréhension du lecteur: elle fait suite à la distanciation. Le lecteur doit reconstruire un monde imaginaire à partir de connaissances qui ne relèvent ni du merveilleux ni du religieux, mais de théories ou de spéculations scientifiques, même s'il s'agit de connaissances qui bouleversent les principes de nos connaissances actuelles. Le lecteur doit se servir pour cela d'éléments fournis par l'auteur (description d’objets techniques, de structures sociales,etc.).

    Les références à un bagage culturel commun: le vocabulaire et les thèmes de la science-fiction font partie d'une culture familière au lecteur qui lui permet de s'y reconnaître.

       Ainsi, la Science Fiction se distingue nettement du fantastique qui inclut une dimension inexplicable et de la fantasy qui fait souvent intervenir la magie, même si l'écrivain Terry Pratchett déclare avec humour: «La science-fiction, c'est de la fantasy avec des boulons.»

    Histoire: 

    Il est à noter que, d’origine anglaise, le terme de science-fiction s'impose en France à partir des années 1950 avec pour synonyme et concurrent direct le mot anticipation. Auparavant on parlait plutôt de «merveilleux scientifique» ou de voyages «extraordinaires». L'abréviation française SF, est devenue courante à partir des années 1970.

      L'histoire officielle de la science-fiction désigne deux pères fondateurs de la science-fiction moderne: Jules Verne (1828-1905) avec De la Terre à la Lune en 1865 ou 20 000 lieues sous les mers en 1870, et H. G. Wells (1866-1946) avec notamment La Machine à explorer le temps (1895), L'Homme invisible (1897) ou La Guerre des mondes (1898). Ces auteurs ne sont cependant que deux auteurs d'une époque qui voit fleurir de nombreux romans d'anticipation scientifique.  

        Parmi les auteurs d’environ trois mille “romans scientifiques” écrits en français entre 1860 et 1950, on signalera: Maurice Renard, Gustave Le Rouge, Léon Groc, Régis Messac (Quinzinzinzili), Jacques Spitz (L'Œil du purgatoire), Théo Varlet, Jean Ray et René Barjavel. Ce genre s’éteignit au moment où la Science-fiction américaine prit le relais.

        En effet, si la science-fiction a vu le jour en Europe et s’est bien développée en France, au Royaume-Uni et en Allemagne, ce sont les États-Unis, entre 1920 et 1950, qui donneront au genre son âge d'or. Ce déplacement de l'Europe aux États-Unis peut s'expliquer par plusieurs facteurs: d'une part, la presse populaire en Europe est plus exposée à la censure liée aux publications pour la jeunesse; d'autre part, la littérature, en France particulièrement, est fortement hiérarchisée entre une littérature distinguée et une littérature de masse.

        Un autre facteur est l'industrialisation de la presse, qui permet des publications bon marché et à gros tirage. C’est à ce moment que se multiplient les revues spécialisées de science-fiction. L’édition sous forme de livres des textes de science-fiction est plus tardive, et se manifestera plus particulièrement après la Seconde Guerre Mondiale, avec le livre de poche, et dans des pays dont l'industrie favorise ce type de format aux détriments de la revue, comme la France. Ce support de parution a fortement marqué le genre. Le format et la périodicité ont fait que beaucoup de nouvelles et de courts romans ont été écrits. Les œuvres longues n’étaient que le fait des auteurs les plus célèbres et paraissaient par épisodes, ce qui n’était pas sans conséquences sur le texte puisque les auteurs devaient s’y adapter.

      De ces premiers magazines spécialisés ont émergé la plupart des principaux écrivains classiques de science-fiction: Howard Phillips Lovecraft, Isaac Asimov, Frank Herbert, Ray Bradbury, Arthur C. Clarke, Frederik Pohl, Robert A. Heinlein, Alfred Bester, A. E. van Vogt, Clifford Donald Simak, Theodore Sturgeon, etc.

      Depuis les années 1960-1970 émerge une science-fiction plus mûre. Elle se penche sur notre société et propose souvent des réflexions sur des problèmes immédiats (écologie, sociologie, rôle des médias, rapport au pouvoir, aux nouvelles technologies, à l’histoire). Elle est ancrée dans son temps et ses problématiques, tout en restant œuvre d’évasion.

      Aujourd’hui, la science-fiction est un genre riche et diversifié. Elle mêle des œuvres de grande qualité avec des auteurs comme Ray Bradbury à de la «littérature de gare».

      La littérature de science-fiction a généré une importante activité: marginalisée par la littérature «distinguée» et la critique littéraire, elle a suscité la création d'institutions parallèles. Des communautés d'initiés se sont créées: l'expression fandom de la science-fiction ou fandom SF fait ainsi référence à la communauté de gens dont l'un des intérêts principaux réside dans la science-fiction.

      Des prix littéraires ont aussi été créés, d'abord par les amateurs puis par des éditeurs qui ont marqué une professionnalisation du genre. Les plus importants de ces prix sont les prix Hugo et Nebula pour les États-Unis et pour la France le Grand Prix de l'Imaginaire et le prix Rosny aîné.

     D'après certaines enquêtes, le lectorat de la science-fiction serait majoritairement composé de garçons, collégiens ou lycéens. Des études sociologiques suggèrent en revanche que le genre n'est pas le critère dominant, la SF étant, à l'école, la littérature privilégiée des bons élèves et issus de milieux aisés de même que ses lecteurs adultes disposent d'une éducation supérieure à la moyenne, technique ou non.

      

     Sélection d'œuvres:

    • 1752 - Micromégas, (relate l’arrivée de géants provenant de Saturne et Sirius), de Voltaire 

    • 1818 – Frankenstein ou le Prométhée moderne, de Mary Shelley 

    •   1835 - Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall, Edgar Allan Poe

    • 1864 – Voyage au centre de la Terre, de Jules Verne

    • 1886 - Ève future (apparition du premier androïde), Auguste Villiers de l'Isle-Adam.

    • 1895 – La Machine à explorer le temps, de H. G. Wells

    •   1931 – Le Meilleur des mondes, de Aldous Huxley

    • 1943 – Ravage, de René Barjavel

    •   1949 – 1984, de George Orwell

    • 1950 – Chroniques martiennes, de Ray Bradbury

    • 1951 – Fondation, d'Isaac Asimov

    •   1965 – Dune, de Frank Herbert

    • 1989 - Hypérion de Dan Simmons

    Voyage dans le temps

     Le voyage dans le temps peut être un genre à part entière, ou l'un des thèmes d'une œuvre. Ce genre affronte les problèmes liés aux   paradoxes temporels et peut amener à des réflexions sur certains événements historiques lorsque, par exemple, un personnage crée l'histoire qu'il voulait en fait observer. Le classique du genre est La Machine à explorer le temps de H. G. Wells.

    Space fantasy

    Les récits qui mêlent à des univers de space opera certains éléments typiques de la fantasy: magie, quête initiatique, atmosphère de conte. Ce genre peut réunir aussi bien les univers futuristes où elfes et orques se battent à bord d'immenses machines de guerre, que d'autres plus étranges où elfes, nains et humains explorent l'espace à bord de navires magiques, dépourvus de la moindre trace de technologie.


  • Le Comte de Monte-Cristo

    Fiche d'identité du livre:

    Titre: Le Comte de Monte-Cristo

    Auteur: Alexandre Dumas (avec la collaboration d'Auguste Maquet)

    Genre: Roman feuilleton

    Date de parution: 1845-1846 France

     Contexte d'écriture du livre:

     Le Comte de Monte-Cristo est un roman d'Alexandre Dumas, initialement publié en feuilleton dans le Journal des débats de1845 à 1846. Ce roman à été écrit dans la même veine que les trois mousquetaires.

    L'histoire:

    Edmond Dantès, voit toutes ses espérances comblées. En effet celui-ci va se marier avec celle qu'il aime, le poste de capitaine d'un bateau lui est promis. Mais suite à une dénonciation (il est accusé de Bonapartisme) injuste il se retrouve en prison. Qui donc lui veut du mal? Des amis jaloux sans doutes... Edmond Dantès n'aura cesse de se venger. Le Comte de Monte-Cristo est l'histoire de ce héros et de sa vengeance.

    Archétype du vengeur Edmond Dantès suscite encore aujourd'hui de l'admiration.

    Mon avis:

    J'ai adoré ce livre, qui est plein d'action (surtout dans le deuxième tome). On voit comment en quelques instants une vie peut être bouleversée.

    Pour aller plus loin:

    Le film de Josée Dayan (1998) avec Gérard Depardieu.


  • Pourquoi le titre de plume à papote? Papoti-papota... La plume écrit ce qu'on pense, elle retranscrit nos émotions, elle fait partager. C'est la messagère de nos papotages!